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L’Eglise (catholique) veut mieux accueillir les divorcés-remariés

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Améliorer l'accueil des divorcés-remariés dans l'Eglise catholique fait partie des dossiers que le pape François a érigés en symboles d'une institution plus «ouverte », en prise avec les réalités sociologiques. Dans de nombreuses familles catholiques, confrontées au divorce dans des proportions quasiment similaires au reste de la population (13 % des pratiquants réguliers étaient divorcés en 2009 contre 17 % des Français, selon un sondage Pèlerin-TNS Sofres), l'interdiction faite aux divorcés de se remarier religieusement et de recevoir la communion (un moment central dans la vie des croyants) reste une source d'incompréhension, voire de colère.

Pour beaucoup, elle constitue en outre un motif pour s'éloigner de l'Eglise. Aussi, le sujet, « serpent de mer depuis vingt ans », selon un membre de la curie, suscite-t-il de fortes attentes chez les fidèles : 76 % des pratiquants réguliers jugeaient en 2009 que l'Eglise devrait « adopter une position plus souple sur cette question ». Pourtant, d'un point de vue doctrinal, les marges de manœuvre sont étroites et le potentiel de déception élevé.

Le pape François et l'Eglise catholique n'ont nullement l'intention de toucher au caractère « sacré et indissoluble » du mariage qu'ils tirent de leur lecture des Evangiles. En septembre, devant les prêtres romains, le pape a simplement estimé que le devoir de l'Eglise était « de trouver une autre voie, dans la justice », pour ces croyants.

Ce « grave problème » suppose de « repenser toute la pastorale matrimoniale », a-t-il aussi indiqué le 29 juillet, lors de la conférence de presse donnée dans l'avion à son retour du Brésil, suggérant un meilleur accueil de ces couples dans l'Eglise. Il a dans la foulée confié à un synode extraordinaire sur la famille, convoqué en octobre 2014, le soin de se pencher sérieusement sur la question. Une première. Depuis, chacun y va de sa réflexion.

POSSIBLE DÉVELOPPEMENT DE LA NULLITÉ

Le pape lui-même a évoqué l'exemple de l'Eglise orthodoxe, qui, après une prière de « pénitence », autorise une deuxième union à l'église ; il a aussi mis l'accent sur un possible développement de la nullité des mariages, qui permet aux fidèles de se remarier conformément au droit canonique. Mais cette démarche, psychologiquement, voire spirituellement éprouvante, ne convient qu'à une infime partie des couples concernés et apparaît même à beaucoup comme une fausse bonne idée.

En France, seules quelque 400 nullités sont prononcées chaque année, contre 3 000 en Italie. Au cours d'une procédure qui dure un an en moyenne et coûte 1 100 euros, il s'agit de démontrer devant un tribunal ecclésiastique, appelé aussi « officialité », un « vice » dans le consentement lors de la première union.

Dans son bureau parisien, derrière les murs en brique d'un immeuble jouxtant une école catholique, le jeune vice-official pour la région parisienne, le Père Emmanuel Petit, détaille les critères qui permettent de tirer un trait sur le sacrement d'une première union : « Dans les motifs les plus fréquemment retenus, il y a l'immaturité psychologique, la découverte d'une maladie psychique ou d'une addiction d'un des conjoints, un mariage consenti sous la pression familiale, l'infidélité au moment du mariage ou le refus d'avoir des enfants. »

Le prêtre reconnaît toutefois que la plupart des couples se sont mariés de bonne foi, convaincus que « leur union devant Dieu durerait toujours ». Mais, empreint de juridisme canonique, il insiste : « La différence entre un divorce et la nullité d'un mariage, c'est qu'avant un divorce il a pu y avoir un mariage heureux, ce qui n'est pas le cas dans un mariage nul. » Lire la suite ICI.

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