Un groupe de 150 pasteurs et de laïcs a diffusé, hier, un « manifeste » appelant à la bénédiction du mariage homosexuel. Au moment où l’Union des Églises protestantes d’Alsace-Moselle invite les paroisses à débattre.
L’assemblée de l’Union – qui durera deux jours, les 28 et 29 juin – devra trancher la délicate question de la bénédiction des couples homosexuels. L’Uépal jouera un rôle précurseur en France, avant l’Église protestante unie dont la réflexion se prolongera jusqu’en 2015. Le mariage n’étant pas un sacrement pour les Églises de la Réforme, les pasteurs bénissent un couple marié civilement. Les cultes catholique, juif et musulman, refusant d’unir religieusement des personnes de même sexe, il n’y a pas de débat sur cette question en leur sein.
Assumer ensemble
Depuis plusieurs mois, une commission, mandatée par Jean-François Collange, alors président de l’Uépal, prépare un document. Ce texte de 35 pages, qui a finalement été réécrit, vient d’être mis en ligne sur le site de l’Uépal (sous Acteurs d’Eglise) et diffusé le 22 janvier à l’ensemble des paroisses. Invitées à en débattre, dans « un esprit fraternel et serein », elles devront se positionner, avant le 30 avril, afin d’enrichir la synthèse qui sera proposée à l’Assemblée de l’Union.
Le document préparatoire rappelle qu’en 2004, les Églises luthéro-réformées avaient jugé « non opportun un culte de bénédiction entretenant la confusion entre couple homosexuel et hétérosexuel ». « Depuis, les choses ont bien changé », souligne le texte qui veut « qu’émerge une parole que nous pourrons assumer ensemble ».
Ses auteurs, qui rappellent que « les versets bibliques sont à remettre dans leur contexte » , présentent le plus honnêtement possible les arguments en faveur d’une bénédiction de couples mariés homosexuels et en défaveur d’une telle cérémonie. L’enjeu est bien de « préserver la cohésion interne » de l’Eglise. Soit le débat débouche sur le statu quo, soit sur une ouverture, ce qui impliquera de poursuivre la réflexion sur les modalités pratiques d’une bénédiction. Avec cette question : qui en prendra la responsabilité ?
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