Dans les villes du bassin minier du Pas-de-Calais, que le parti de Marine Le Pen tentera de nouveau de conquérir aux prochaines municipales, l’Église s’efforce avant tout d’être à l’écoute d’une population qui se sent exclue.
« UNE PARTIE DE LA POPULATION NE CROIT PLUS À LA POLITIQUE »
La maison de Pierre Leleu, conseiller municipal centre droit de Méricourt (Pas-de-Calais), donne sur une campagne d’une beauté calme dominée par le mémorial de Vimy. De quoi se croire revenu au temps où Méricourt était un village de l’Artois sans histoire, pelotonné autour de son église. Erreur. Ici, tout a changé depuis la mise en exploitation de la fosse n° 3 des mines de Courrières en 1860, puis la fermeture des puits un peu plus d’un siècle plus tard. Pour preuve : le terril, dit « le bossu », les maisons, toutes alignées, et leurs jardins… Et puis ces deux chiffres : un taux de chômage à 18,1 % et un score de 39,81 % pour le Front national au second tour des législatives de 2012.
« Une partie de la population ne croit plus à la politique, constate Pierre Leleu, impliqué comme son épouse dans la paroisse Marcel Callo et bénévole du Secours catholique. Des promesses du FN, ils retiennent qu’on va fermer les frontières et laisser le travail aux Français. Ou, à l’inverse, l’idée qu’on fait trop de social. Parmi eux, il y a des chrétiens. Il ne sert plus à rien de leur dire qu’on est tous fils de Dieu ou que se refermer sur soi n’est pas la solution. Je préfère essayer de les comprendre, et témoigner par mon engagement politique ou auprès des Roms et des migrants. » Lire la suite ICI.