Colombo vient de créer une police spéciale, dépendant directement du Premier ministre, pour « résoudre les tensions religieuses » croissantes au Sri Lanka. Une initiative qui alarme les minorités de l'île, inquiètes d'une possible collusion entre cette nouvelle unité et le pouvoir sri-lankais, dominé par les partis bouddhistes nationalistes. La nouvelle force de sécurité, entrée en fonction le 28 avril, est officiellement chargée d'enquêter sur « les construction de lieux de culte non autorisés, l'accaparement des terres pour y bâtir des constructions religieuses et les affrontements inter-religieux ». L'inspecteur principal Anura Senanayaka a déclaré aux médias que son unité spéciale traiterait également « les conversions illégales, les troubles à l'ordre public de nature confessionnelle et les menaces envers les religieux ». A Colombo, le 18 avril dernier, les chrétiens fêtaient le Vendredi saint (photo AFP).

Cette initiative a déclenché de vives inquiétudes au sein des minorités religieuses de l'île. Les communautés hindoues, musulmanes et chrétiennes subissent déjà une importante discrimination, dans un pays où la puissante majorité bouddhiste est alliée au pouvoir. Ces minorités craignent que la police religieuse ne vienne renforcer les abus des autorités à leur encontre.

Près de 70 % des 21 millions d'habitants de l'île sont Cinghalais, en majorité bouddhistes, et 30 % Tamouls, pour beaucoup hindouistes. Les musulmans représentent environ 8 % de la population et les chrétiens quelque 6 %. Ces dernières années, et notamment ces derniers mois, les agressions des bouddhistes nationalistes à l'encontre des minorités religieuses ont augmenté de façon constante.

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