Par ses différents gestes, le pape François a su forcer le respect de l’opinion publique israélienne.
Partagés entre le choc suscité par la poussée des partis d’extrême droite ou néonazis au Parlement européen et la colère consécutive à l’attentat antisémite de Bruxelles, les Israéliens ont écouté lundi avec espoir les appels au respect mutuel du pape François. Au deuxième jour de sonpèlerinage en Terre sainte, il a exhorté « juifs et musulmans à travailler ensemble pour la justice et la paix », avant de se recueillir dans une prière silencieuse, la main posée sur le Mur occidental.
Troisième pape à avoir effectué ce geste et inséré un message pacifique dans les interstices des blocs de pierre millénaires, il est le premier à avoir ensuite partagé son émotion avec deux vieux amis, un juif et un musulman, en les enlaçant, après avoir appelé à lutter contre la haine, l’antisémitisme et le terrorisme. « Le pape m’a confié qu’il comprenait parfaitement ce que ce lieu signifie pour les juifs (…). Nous avons prié deux mille ans pour revenir ici, et nous ne pouvons rien oublier », a ensuite indiqué sans concession le rabbin Shmouel Rabinovitch, en charge de l’esplanade du Mur. Il faisait allusion aux persécutions de l’Église.
DISCOURS D’UNE « PROFONDE SINCÉRITÉ »
C’est aussi au devoir de mémoire que le pape a été confronté lorsqu’il a ranimé la flamme du souvenir au Mémorial de Yad Vashem consacré aux victimes de la Shoah. Là encore, un contentieux sépare les juifs et le Vatican à propos du « silence » prêté au pape Pie XII durant le génocide.« Ouvrez vos archives ! », ont scandé plusieurs manifestants, malgré les 8 500 policiers mobilisés dans la Ville sainte pour « l’opération Soutane blanche bis ». Mais, autour d’eux, des passants faisaient valoir « l’immense bonté et la simplicité » émanant du pape argentin.
Alors que, en 2009, Benoît XVI avait fait polémique en Israël en prononçant à Yad Vashem un discours théologique qualifié de « froid », les médias israéliens ont, toutes voix confondues, souligné « la profonde sincérité » de l’émouvant et profond discours du pape François à Yad Vashem. Lire la suite ICI.