En 2007, un groupe d'ingénieurs allemands s'est lancé dans la construction de bios [bible], un bras robotisé qui allait écrire la Bible juive, l'Ancien Testament et ses composants, en hébreu, et avec une calligraphie spécifique. Étape par étape, ce moine copiste moderne allait changer le scriptorium pour une salle de production.
Bios [bible] est actuellement exposé au Musée juif de Berlin, dans une sorte de duel inédit : face à un rabbin qui transcrit lui-même la Torah, le bras robotisé recopie de son côté le texte sacré. En hébreu, on appelle Sofer sta''m, le scribe expert en calligraphie chargé de recopier le texte sacré (mais également certains documents administratifs). Ils sont alors garants de l'authenticité du texte, et son inviolabilité.
Or, quand il faut une année pour que le rabbin reproduise le texte originel, le robot, lui, n'a besoin que de trois mois. Toutefois, expliquent les spécialistes, cette Torah n'est pas considérée comme casher, et ne pourrait pas être utilisée dans une synagogue. Le Rabbin Reuven Yaacobov, de Berlin, rappelle en effet que « pour que la Torah soit sainte, elle doit être écrite avec une plume d'oie sur un parchemin. Le processus doit être chargé de sens, et je dis des prières durant cette écriture ».
Or, quand bien même le robot ferait de même, ses composantes technologiques ne remplissent absolument pas les exigences religieuses requises. D'ailleurs, le robot ne fait pas de différence entre le papier et le parchemin, et il n'a pas non plus été béni pour réaliser ce travail de copie. Enfin, même si cela tombe sous l'évidence, il n'a aucune idée de ce qu'il est en train de faire, et ne reproduit que de manière automatique.
Lire la suite ICI.