Le musée national irakien a officiellement rouvert ses portes samedi après douze ans d'efforts acharnés durant lesquels près d'un tiers des 15.000 pièces volées ont été récupérées.
Cette réouverture moult fois reportée a été accélérée en réaction à la destruction jeudi de sculptures préislamiques inestimables par des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) à Mossoul, dans le nord de l'Irak. "Nous préparions la réouverture depuis plusieurs mois, le musée doit être ouvert à tous", a déclaré à l'AFP le vice-ministre irakien du Tourisme et des Antiquités, Qaïs Hussein Rachid. "Les évènements à Mossoul nous ont poussés à accélérer notre travail et nous voulions ouvrir dès aujourd'hui en réaction à ce qu'ont fait les criminels de Daesh", a-t-il ajouté, désignant l'EI par son acronyme arabe. Jeudi, ce groupe, qui contrôle depuis juin Mossoul, la deuxième ville d'Irak, a mis en ligne une vidéo dans laquelle des jihadistes réduisent en miettes des sculptures antiques à la massue. On les voit aussi défigurer au marteau piqueur un colossal taureau ailé assyrien. Ces destructions ont déclenché une vague d'indignation internationale, et des craintes concernant le sort d'autres trésors du patrimoine situés dans des zones contrôlées par l'EI, qui a profité de l'instabilité en Irak et de la guerre en Syrie pour s'emparer de vastes territoires où il multiplie les atrocités.