« Le destin de la Gambie est dans les mains d’Allah le Tout-Puissant. A partir d’aujourd’hui, la Gambie est un Etat islamique. » L’annonce claironnée à la mi-décembre 2015 par le président Yahya Jammeh avait d’autant plus surpris qu’aucune précision n’a été donnée sur les modalités de ce changement de statut. « Les chrétiens devront être respectés comme il se doit », s’était contenté d’assurer le chef de l’Etat, ajoutant qu’il ne nommerait pas de police islamique pour traquer les femmes mal voilées. « La manière dont [elles] s’habillent ne vous concerne pas », avait-il lancé à la foule.
Les autorités ont-elles, depuis, changé d’avis ? Un responsable du ministère de l’éducation a confié à l’AFP, sous couvert d’anonymat, avoir reçu « un memorandum du service du personnel demandant de donner instruction aux fonctionnaires femmes du ministère de s’abstenir de montrer leurs cheveux ».
Selon le document, daté du 4 janvier, « tout le personnel féminin des ministères, départements et agences gouvernementaux n’est plus autorisé à montrer ses cheveux pendant les heures de travail officielles à compter du 31 décembre 2015 ». Les fonctionnaires sont appelées « à se couvrir les cheveux et à les attacher ».