L'Eglise protestante unie de France autorise la bénédiction des couples homosexuels depuis le printemps dernier. Mais les opposants à cette décision se font entendre.
Quelque 250 protestants ont tenu congrès samedi, pour fonder un tout nouveau mouvement. Ou plutôt quelques "attestants", puisque c'est le nom choisi par eux pour désigner leur nouvelle formation. "Attestant", car ils entendent "attester leur foi en Jésus Christ". S'ils entendent rester membre de l'Eglise protestante unie de France (EPUdF), ils tiennent aussi à se "structurer" pour faire entendre leur point de vue contre les instances dirigeantes de l'EPUdF. Et notamment sur un sujet majeur : la bénédiction des couples homosexuels, que l'EPUdF a autorisé en mai dernier. Peut-on parler de "schisme" au sein de la principale église protestante de France (250.000 fidèles, 480 paroisses et 500 pasteurs) ? Décryptage.
En mai dernier, une décision historique. Au printemps dernier, l'EPUdF a accordé à ses pasteurs la possibilité de bénir des couples mariés homosexuels, lors d'un synode national à Sète, dans l'Hérault. La formulation, adoptée à la quasi-unanimité, n'impose rien à personne. Mais elle ne laisse aucune ambiguïté sur cette autorisation historique : "le synode ouvre la possibilité, pour ceux et celles qui y voient une juste façon de témoigner de l’Évangile, de pratiquer une bénédiction liturgique des couples mariés de même sexe qui veulent placer leur alliance devant Dieu".
Le synode avait pour but de donner une autorisation officielle à ce qui était déjà pratiqué officieusement par certains pasteurs. La décision s'est également accompagnée de la création de deux groupes de travail : l'un pour "accompagner" les paroisses locales et s'efforcer de répondre à leurs questions, l'autre pour élaborer une "liturgie spécifique" à la bénédiction des couples homosexuels. "Les mariages des couples homme/femme ont une grande valeur dans la Bible. On ne peut pas simplement se contenter de transposer la même liturgie aux couples homosexuels. Nous allons prendre le temps de penser quelque chose de spécifique", explique à Europe 1 le président du Conseil national de l’EPUdF, le pasteur Laurent Schlumberger. En attendant, les pasteurs sont libres d'improviser une liturgie spécifique. Depuis le mois de mai, seuls "une demi-douzaine" de mariage gay ont été "bénis".
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