Un tribunal chinois a condamné Bao Guohua, un pasteur protestant, à 14 ans de prison, une information confirmée lundi. Avec d’autres chrétiens, le pasteur s’était opposé à la démolition de croix surplombant les églises dans la province orientale du Zhejiang. Il est aujourd’hui jugé coupable de détournement de fonds et de trouble à l’ordre public. Son épouse écope elle de 12 ans d’emprisonnement.
Après les militants, les avocats, les journalistes, les blogueurs, les enseignants, ce sont les croyants de l’ombre, l’Eglise souterraine du Zhejiang que Pékin veut faire taire. Ces verdicts très durs sont destinés à faire peur, à contenir une fronde qui agite l’un des bastions du président chinois - Xi Jinping y a été secrétaire du parti de 2002 à 2007.
Depuis 2013, la campagne intitulée « Trois rectifications pour une démolition » soulève l’indignation au sein d’une population à 15 % protestante. Les autorités locales ont décidé d’abattre les croix sur les édifices religieux, des enseignes jugées « trop visibles » et qui selon les autorités « défigurent le paysage ». 1 200 croix ont déjà été démontées et plusieurs temples détruits.
Mobilisation sur les réseaux sociauxL’été dernier, l'évêque « officiel » du diocèse de Wenzhou, rebaptisée la « Jérusalem de Chine » pour l’importance de sa communauté chrétienne, a publié une lettre cosignée par vingt-six de ses prêtres, demandant à « toutes les personnes animées par un sens de la justice d'élever la voix ensemble. »
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