DIPLOMATIE - Donald Trump pourrait se prononcer cette semaine sur un éventuel déménagement de l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv vers Jérusalem. Un acte qui serait considéré par les Palestiniens comme un coup fatal au processus de paix. Explications.
Quel est le point commun entre Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama ? Depuis 1995, chacun d'entre eux renouvelle tous les six mois une clause dérogatoire permettant à l'ambassade américaine de demeurer à Tel Aviv au lieu d'être à Jérusalem, comme la loi américaine le prévoit. Un statu quo auquel Donald Trump pourrait mettre fin cette semaine. Au risque de provoquer un incident diplomatique au Proche-Orient, certains évoquant même une nouvelle intifada. Explications.
Pourquoi les Etats-Unis ne reconnaissent pas Jérusalem comme la capitale d'Israël
Le plan de partage de la Palestine créé en 1947 prévoyaient que trois entités coexistent : un État juif, un État arabe, mais aussi Jérusalem. Cette dernière forme un "corpus separatum" sous régime international spécial. Sauf que, un an plus tard, l'Etat d'Israël est fondé et fait de Jérusalem-Ouest sa capitale. Jérusalem-Est, alors sous contrôle de la Jordanie, bascule dans le giron d'Israël en 1967, à l'issue de la guerre des Six-Jours. Une loi fondamentale entérine en 1980 le statut de Jérusalem comme capitale "éternelle et indivisible" d'Israël.
Problème : la communauté internationale, elle, ne l'entend pas ainsi. Elle considère Jérusalem-Est comme un territoire occupé, raison pour laquelle toutes les ambassades étrangères sont installées à Tel-Aviv. En 1995, le Congrès américain a adopté le Jerusalem Embassy Act, appelant les Etats-Unis à déménager l'ambassade. "La ville de Jérusalem est, depuis 1950, la capitale de l'Etat d'Israël", dit le texte. Une loi contraignante pour le gouvernement américain. Mais une clause permet aux présidents de repousser son application pour six mois en vertu "d'intérêts de sécurité nationale". Ce que font tous les présidents depuis 1995. Lire la suite.