La question des chrétiens kachins est revenue sur le devant de la scène ces derniers jours, à l’occasion de la date anniversaire de ce conflit, le 9 juin.
C’est le 9 juin 2011, en effet, après 17 années de cessez-le-feu, qu’a repris le conflit dans l’État Kachin, au nord de la Birmanie, opposant l’armée birmane à la rébellion ethnique de l’Armée pour l’indépendance kachin, la KIA, qui réclame davantage d’autonomie.
Et le 12 juin, à la Chambre des Lords à Londres, le député David Alton de Liverpool a soulevé la question des attaques de l’armée birmane contre l’ethnie kachin, majoritairement chrétienne, en demandant au gouvernement britannique d’envisager « envoyer le gouvernement de Birmanie devant la Cour pénale internationale » (CPI).
De fait, depuis début avril dernier, les combats se sont intensifiés dans cette région montagneuse couverte d’une jungle épaisse à la frontière avec la Chine, où les ressources minières (jade) sont convoitées.
Début mai, l’armée birmane qui a accusé la KIA d’avoir lancé, avec un autre groupe – l’Armée nationale ta’ang de libération (TNLA) –, une attaque contre plusieurs bases militaires, a lancé des attaques à l’aide d’artillerie lourde, d’hélicoptères et d’avions de combat. Ces combats auraient fait au moins 19 morts.
120 000 déplacés depuis 2011
Du coup, des milliers de Kachins ont dû fuir leurs villages pour trouver refuge dans 179 camps de déplacés. L’ONU estime que, depuis 2011, ce conflit a déjà provoqué l’exode de plus de 120 000 habitants.
Selon le père Pierre Hka Awng Tu, curé de la cathédrale Saint-Colomban de Myitkyina, la capitale de l’État de Kachin, « près de 8 000 personnes » déplacées vivent aujourd’hui dans les camps autour de la ville. D’autres civils restent piégés dans la jungle, sans nourriture et sans liberté de mouvement parce que soupçonnés de collaborer avec les rebelles. D’autres encore « trouvent refuge dans les églises de Myitkyina, Tanai, Letwa, Namti et Tangphre », évoquait ce prêtre le 28 mai, à l’occasion d’une procession mariale dans la ville. Lire la suite.