Facebook a annoncé, mardi 21 août, la suppression d’environ 5 000 options de ciblage publicitaire, dont celles concernant la religion des utilisateurs, pour lutter contre la discrimination.
Bien que ces options soient « légitimes » selon Facebook, leur suppression doit permettre de limiter le risque de ciblage religieux et ethnique, monnaie courante aux États-Unis.
« Nous nous engageons à protéger les personnes contre la publicité discriminatoire sur nos plates-formes. C’est pourquoi nous supprimons plus de 5 000 options de ciblage pour prévenir les abus ». C’est ainsi que le réseau social a annoncé la suppression de près de 5 000 options de ciblage publicitaire dans un communiqué publié mardi 21 août.
Si Facebook précise qu’il juge ces options de ciblage « légitimes », le réseau social espère limiter les ciblages ethniques et religieux, discriminatoires, auxquels s’adonnent les publicitaires.
► Qu’est ce qui va changer ?
Une étude menée par l’Université Carlos III de Madrid en février 2017 révèle que 7,89 % des utilisateurs français du réseau social ont ainsi été ciblés pour leur intérêt pour l’islam, 5,5 % pour le christianisme et 7,63 % pour la Bible. En novembre 2017, l’enquête de l’ONG ProPublica, spécialisée dans le journalisme d’investigation d’intérêt public, avait fait les mêmes constats.
Jusqu’à présent, lorsque l’on créait une publicité sur Facebook, un onglet « exclure les personnes qui répondent à au moins un des critères suivants » permettait de filtrer son audience en entrant des termes tels qu’« halal », « vocabulaire de l’Islam » ou « charia », termes désormais non répertoriés.
Interrogé par La Croix, Ben Puygrenier, responsable de la communication de Facebook France, confirme que la part du religieux dans les critères de ciblage supprimés n’est pas anecdotique. « La plupart des options de ciblage permettaient à des annonceurs d’identifier et d’exclure des groupes ethniques ou religieux. Ainsi, en bloquant les personnes intéressées par la fête juive de Pessah, un annonceur peut empêcher des internautes juifs de voir ses publicités », explique-t-il.