« Ô mort, où est ta victoire? Ô mort, où est ton aiguillon? L’aiguillon de la mort, c’est le péché; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ! »1 Corinthiens 15:55-56.
C’est par cette ironie que la mort est interpellée, pour lui signifier sa condition. Par cette satire, la parole de Dieu nous témoigne de la victoire qui est la nôtre sur cette ennemie qu’est la mort. La mort, crainte absolue du genre humain, terreur des nations et de la création toute entière. Au travers de ce verset, elle est dépouillée et tournée en ridicule.
Nous avons tous assisté, de loin ou de près, à cette lutte avec la mort. Dans la plus profonde des agonies, l’homme ou l’animal, peut se débattre avec la plus féroce des opiniâtretés, afin de ne pas céder à la mort. Mais dans cet affrontement, le corps se voit contraint de se soumettre à cette loi à laquelle nul ne peut déroger : « L’Éternel Dieu donna cet ordre à l’homme: Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras" (Genèse 2: 16-17).
Au quotidien, la dureté de cette lutte se lit sur le visage de beaucoup : « Je ne vis plus. Je survis jour après jour. Je lutte pour m’approprier ce qui m’est dû : le souffle de vie ».
Le désespoir et l’angoisse est devenu leur compagnon silencieux. Alors que la vie est considérée comme un droit auquel tous revendiquent la légitimité, la mort, quant à elle, apparait davantage comme l’injustice suprême.
L’AIGUILLON DE LA MORT
« Ô mort, où est ta victoire? Ô mort, où est ton aiguillon? L’aiguillon de la mort, c’est le péché ».Dans notre passage du livre des Corinthiens, il est fait mention d’un aiguillon qui apparaît comme la puissance par laquelle la mort exerce son pouvoir: le péché. Arrêtons-nous un instant sur cet instrument. L’aiguillon est une pointe en fer placée à l’extrémité d’un bâton et qui a pour objectif de faire avancer le bétail lorsque celui-ci s’y refuse. L’analogie est saisissante lorsqu’on la rapporte au genre humain. La peur de la mort pousse ceux qui y sont soumis à être esclaves du péché. L’aiguillon agit comme un stimulant, il incite à l’action en dépit de sa volonté. Par la douleur de la pointe assénée, les hommes se livrent sans retenue au plus pervers de leurs penchants par résignation, car ils se savent inéluctablement soumis à la mort. Sous le joug du péché, leur conscience est comme anesthésiée.
« Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c’est à dire le diable, et qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude. » Hébreux 2 :15.
La crainte de la mort asservit tous ceux qui y sont soumis. Malgré la pleine victoire acquise sur cette ennemie par l’œuvre de la croix, nous sommes forcés de constater que cette vérité libératrice des Écritures ne transparait pas toujours dans nos vies. Cela se traduit la plus part du temps par la crainte du lendemain, caractéristique de nos sociétés de consommation. Le temps devient un ennemi dont on doit coûte que coûte refreiner les moindres assauts. Beaucoup s’engagent alors dans une véritable lutte contre la vieillesse annonciatrice d’une mort prochaine. Les cheveux blancs, image de la sagesse acquise à travers les expériences vécues, apparaissent aujourd’hui d’avantage comme la genèse d’un déclin sans fin.
« Les cheveux blancs sont une couronne d’honneur; C’est dans le chemin de la justice qu’on la trouve » Proverbes 16 :31.
« La force est la gloire des jeunes gens, Et les cheveux blancs sont l’ornement des vieillards » Proverbes 20 :29.
Avec le temps, notre corps découvre, au rythme des saisons qui passent, qu’il est de plus en plus limité. La mue prend place lentement, mais non sans obstination.
Pour échapper à l’angoisse due à la réalité de la mort qui nous guète, une pleine cofinance aux promesses de Dieu nous est indispensable. Nous pourrons alors affronter nos vieux jours avec sérénité.
« Maintenant voici, l’Éternel m’a fait vivre, comme il l’a dit. Il y a quarante-cinq ans que l’Éternel parlait ainsi à Moïse, lorsqu’Israël marchait dans le désert; et maintenant voici, je suis âgé aujourd’hui de quatre-vingt-cinq ans. Je suis encore vigoureux comme au jour où Moïse m’envoya; j’ai autant de force que j’en avais alors, soit pour combattre, soit pour sortir et pour entrer » Josué 14 :10-11.
« Or, la loi est intervenue pour que l’offense abondât, mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé, afin que, comme le péché a régné par la mort, ainsi la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle, par Jésus Christ notre Seigneur" Romains 5: 20-21.
Il est regrettable de constater que la peur de la mort est commune aux païens et aux convertis. Cela revient à dire que si cette crainte n’est pas vaincue dans le cœur d’un enfant de Dieu, il sera toujours sous l’influence de l’aiguillon de la mort. Cela l’incitera à regarder aux différentes circonstances, à nourrir dans le secret de son cœur un besoin de reconnaissance, une envie de laisser une trace dans ce monde.
« Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. » Galates 1:10.
La mort règne par le péché. Ce règne sera maintenu aussi longtemps que le peuple de Dieu n’aura pas saisi pleinement par la foi la victoire qui est la nôtre sur le péché ; victoire pleinement acquise par l’œuvre de Jésus-Christ.
« Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes; il est revenu à la vie, et c’est pour Dieu qu’il vit. Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ »Romains 6: 10-11.
Nous devons donc nous considérer comme morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus.
L’une des caractéristiques que l’on peut voir dans la vie des hommes que Dieu a utilisés, se résume parfaitement dans les paroles de Paul : « Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m’était précieuse, pourvu que j’accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus, d’annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu »(Actes 20:24). Les religieux sont maintenus dans la crainte de la mort. Pour la dompter, ils s’évertuent à lui offrir des œuvres, sans être réellement affranchis du joug du péché. Mais là où la religion offre des œuvres, Dieu demande la croix, la mort à soi-même.
LES EXIGENCES DE JÉSUS ENVERS SES DISCIPLES
« De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna, et leurs dit : Si quelqu’un vient à moi, sans me préférer à son père, à sa mère, à sa femme, à ses enfants, à ses frères et à ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. » Luc 14 :25-27.
Les exigences du Maître envers ceux qui veulent être ses disciples sont plus qu’explicites. Or de nos jours, ce qui constitue l’essence de l’évangile et le sentier unique du véritable salut, ne trouve que très peu, voire pas d’écho. C’est à croire que les exigences du Seigneur ont été revues à la baisse. Et pourtant, il n’en est rien. La parole de Dieu constitue l’unique référence qui nous a été donné de prendre en considération.
Ce passage met en évidence un baromètre qui se veut lourd de sens. Parmi les relations affectives qui nous lient à ceux qui nous sont proches, la Parole nous révèle que la personne qui nous est la plus précieuse et pour laquelle nous avons le plus d’estime et d’amour n’est autre que nous-mêmes. Ce point établi, nous pouvons mieux cibler le véritable et unique obstacle qui s’érige dans la vie de quiconque désire suivre les voies du Seigneur. Il s’agit de ce « moi » qui constitue notre personnalité, notre caractère, nos conceptions des choses et donc la somme de notre volonté. La volonté d’un homme représente l’identité de celui-ci. Bien des fois, nous ne réalisons pas les luttes qui sont les nôtres au quotidien. Cette compréhension m’a été accordée par la grâce du Seigneur au travers de cette interrogation : Pourquoi les êtres humains aspirent-ils toujours à gagner plus d’argent? La réponse me fut donnée en ces termes : c’est uniquement une question de CHOIX.
Par là, nous voyons que le véritable pouvoir auquel tous aspirent, sans en avoir conscience pour la plupart du temps, n’est rien d’autre que d’avoir le choix. Avoir le choix est LE véritable pouvoir, l’argent n’est rien d’autre qu’un moyen permettant d’accéder au graal absolu qu’est le pouvoir de choisir. Quête ultime, le choix symbolise l’expression parfaite de la volonté de l’homme. Et c’est ce à quoi le Seigneur nous demande de renoncer, si on veut le suivre pleinement dans toutes ses voies.
« Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi: Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » Matthieu 26 :39.
Ce verset nous montre la nature même de l’être humain. Christ, homme sans péché, a exprimé sa volonté de voir s’éloigner de lui la coupe de souffrances qui l’attendait. Cependant, sachant qu’elle s’opposait au dessein éternel de Dieu, il la soumit à la volonté parfaite du Père afin que celle-ci s’accomplisse. Le Seigneur nous montre ici le chemin à suivre dans l’épreuve: s’abandonner à la volonté parfaite de Dieu. Dieu veut que nous lui cédions volontairement notre volonté au profit de la sienne, en basant notre foi sur cette parole qu’Il nous donne dans Jérémie 29 :11 : « Car je sais que les pensées que j’ai sur vous, dit l’Eternel, sont des pensées de paix, et non pas d’adversité, pour vous donner une fin telle que vous attendez. »(version Martin). Dans cette version, le mot « pensée » interprété dans d’autres versions par le terme « projets », traduit un désir plus profond du cœur du Seigneur pour chacun des siens. En effet, ce mot peut également signifier « rêve ». Le Créateur nourrit un rêve secret pour chacun de ses enfants et sa seule ambition est que nous le partagions afin de marcher avec lui main dans la main, en totale harmonie.
Il nous sera donc impossible, et cela doit être une évidence pour nous, de vouloir accomplir les desseins et les ambitions du Seigneur, sans lui abandonner notre vie au préalable. En d’autres termes : soumettre notre volonté à la sienne.
Nous aimons prendre pour modèle dans les Écritures des hommes tels que Paul, qui fut puissamment utilisé par Dieu. Mais arrêtons-nous un instant sur l’une des déclarations qui constitue, selon moi, la source de cette vie abondante à la gloire du Seigneur.
« Et maintenant voici, lié par l’Esprit, je vais à Jérusalem, ne sachant pas ce qui m’y arrivera; seulement, de ville en ville, l’Esprit Saint m’avertit que des liens et des tribulations m’attendent. Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m’était précieuse, pourvu que j’accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus, d’annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. » Actes 20 :22.
Le verset sur lequel je voudrais que notre attention se porte plus particulièrement, est le verset 24, où Paul déclare avec l’humilité qui est la sienne : « Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m’était précieuse, pourvu que j’accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus, d’annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. » Sa vie, qui est le bien le plus précieux qui lui ait été donné, a perdu tout éclat, toute ambition. Son seul objectif était de remporter cette course qui le menait à son Créateur. Il nous faut réaliser sans l’ombre d’un doute, que tant que ces paroles ne prendront pas réellement vie dans nos cœurs, nous ne pourrons pas prétendre être des disciples de Christ ni revendiquer quoique ce soit concernant les promesses du Seigneur.
Les disciples n’avaient pas fait une simple profession de foi mais avaient livré leur vie afin de suivre le Berger de leurs âmes. Ne pensons pas qu’il pourrait en être autrement pour nous. Le chemin tracé par le Rédempteur exige le même prix depuis 2000 ans : la mort à soi-même.
Ludovic D.
Venthou Dumaine ¶
24 Mai 2014 07:43Que notre seigneur Jésus Christ vous fortifie et vous bénisse pour cet article édifiant .
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