Dans le Psaume 121 :1-2, le Roi David indiquait qu’il se tournait vers les montagnes pour savoir d’où lui viendrait le secours dont il avait tant besoin. Nous serions à même de nous demander pour quelle raison l’homme selon le cœur de Dieu, adressait une prière, une complainte en direction des montagnes ? Les montagnes et les collines sont des lieux où Dieu s’est généralement révélé à ses serviteurs, et où eurent lieu des faits marquants de l’histoire du judaïsme, puis de la chrétienté.
L’une des plus connues et des plus emblématiques est la montagne d’Horeb, le mont Sinaï. En effet, c’est là que Dieu apparut pour la première fois à Moïse et se présenta comme : "Je suis celui qui suis" (Exode 3 :14).
Par la suite, Moïse y monta à plusieurs reprises pour rencontrer Dieu (Exode 32 et 33).
C’est aussi sur ce mont que le prophète Elie se cacha de Jézabel et que Dieu se révéla à lui (1 Rois 19 :8).
Une autre montagne tout aussi emblématique est celle de Sion, où se trouve la cité sainte de David, celle en qui Dieu a placé son nom (2 Rois 21 :4); et où demeurait l’Arche de l’Alliance (2 Samuel 6 :12).
Pour Jésus-Christ, ce sont des lieux propices à l’isolement. Il s’y rendait lui-même pour prier, afin de se couper de la foule. C’est sur un des hauts lieux de la ville de Jérusalem : Golgotha, que le Christ fut crucifié (Matthieu 27 :33).
C’est aussi sur l’un de ces hauts lieux, le mont des Oliviers, qu’il fut enlevé au ciel (Luc 24 :50). Sans oublier que c’est à ce même endroit qu’il fera son retour glorieux (Zacharie 14 :4).
LE MONT CARMEL
D’une altitude de 546 mètres, le mont Carmel fait partie d’une chaîne de montagnes située au nord d’Israël. Il surplombe les côtes méditerranéennes. Il est bordé par la vallée de Jizréel à l’est, le golfe de Haïfa à l’ouest et les monts Ménaché au sud.
En hébreu, Carmel signifie "la vigne", "le vignoble de Dieu". Ce mont et la vallée du même nom s’appellent ainsi du fait de leur végétation luxuriante et abondante.
LE MONT CARMEL OU LA CONVOCATION D’ÉLIE
Au temps du règne du roi Achab, le mont et sa vallée n’étaient plus si verdoyants. Une grande famine sévissait en Samarie (1 Rois 18 : 3), à cause d’une sécheresse commandée par Dieu (1 Rois 17 :1).
Au bout de trois ans, Dieu envoya le prophète Elie auprès d’Achab, celui-là même qui avait prophétisé la sécheresse, pour annoncer au roi qu’il enverrait la pluie sur la surface du sol (1 Rois 18 :1).
Elie fit convoquer tout Israël au mont Carmel ainsi que les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cent prophètes d’Achera qui mangeaient à la table de Jézabel, femme d’Achab, celle-là même qui l’avait fait se rallier au culte de Baal.
Une fois l’assemblée présente sur le mont, Elie lança un défi aux huit cent cinquante prophètes présents : "Que l’on nous donne deux taureaux ; qu’ils choisissent pour eux l’un des taureaux, qu’ils le coupent par morceaux, et qu’ils le placent sur le bois, sans y mettre le feu ; et moi, je préparerai l’autre taureau, et je le placerai sur le bois, sans y mettre le feu. Puis invoquez le nom de votre dieu ; et moi, j’invoquerai le nom de l’Éternel. Le dieu qui répondra par le feu, c’est celui-là qui sera Dieu. Et tout le peuple répondit, en disant : C’est bien !" (1 Rois 18 :23-24).
Le résultat de ce défi ne se fit pas attendre : "Et le feu de l’Éternel tomba, et il consuma l’holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il absorba l’eau qui était dans le fossé. Quand tout le peuple vit cela, ils tombèrent sur leur visage et dirent : C’est l’Éternel qui est Dieu ! C’est l’Éternel qui est Dieu ! Saisissez les prophètes de Baal, leur dit Élie ; qu’aucun d’eux n’échappe ! Et ils les saisirent. Élie les fit descendre au torrent de Kison, où il les égorgea" (1 Rois 18 :38-40).
Ce jour-là, preuve était faite, et tous surent que les prophètes de Baal et d’Achera étaient de faux prophètes. Ce n’est qu’à l’issue de cette convocation que la pluie tomba sur le pays d’Israël.
L’Eternel avait manifesté sa toute puissance. Il prouvait au peuple qu’il est Dieu. Le peuple d’Israël était arrivé à un tel niveau de prostitution spirituelle, d’aveuglement, que seul un défi d’une telle ampleur pouvait les ramener à la raison.
Elie connaissait Dieu, contrairement à ses compatriotes. Il lui était resté fidèle (1 Rois 18). Cette foi inébranlable lui a permis d’agir ainsi car il avait acquis la certitude que son rédempteur était vivant et qu’il se lèverait le dernier sur la terre (Job 19 :25).
Suite au massacre des prophètes par Jézabel, Elie aurait pu rester loin d’Israël afin de sauver sa vie, mais il n’en eut que faire. D’autres hommes et femmes de la Bible ne se préoccupèrent point de garder leur vie, préférant témoigner et manifester la connaissance qu’ils avaient en Dieu.
Non pas une connaissance intellectuelle mais une connaissance intime qui donne la certitude que rien n’est impossible à celui qui croit, car le véritable Dieu répond quand on l’invoque (Jérémie 33: 3).
LA MONTAGNE SYMBOLE DE NOTRE VIE CHRÉTIENNE
La montagne est une figuration de la vie chrétienne. Du fait de sa stature et de sa hauteur, cela nous indique que nous devons avoir des fondements et une base solide et que nous devons prendre de la hauteur par rapport au monde, quitte à rester seul.
Tout le monde ne peut gravir la montagne, seulement ceux qui auront eu la permission de le faire et qui se seront sanctifiés. Sans cela, ils resteront en bas et assisteront au spectacle de la présence de Dieu en éprouvant craintes et tremblements. Et s’ils font l’erreur de s’en approcher, alors qu’ils ne sont pas sanctifiés, ils mourront (Exode 19 :9-25).
Nul besoin de gravir une montagne ou édifier un autel de pierres, pour offrir un sacrifice à Dieu et être dans sa présence. Cependant, nous ne devons jamais oublier le principe du gravissement de la montagne, à savoir, ne jamais quitter son sommet des yeux, ne jamais regarder en arrière pour ne pas prendre peur, trébucher et tomber.