Les Dokimos



Gisèle : Il m’a aimée le premier !

champs-de-fleurs-1232138607-1301243.jpg

Originaire de la République démocratique du Congo, je suis arrivée en France à l’âge de 3 ans et demi. J’ai grandi dans une famille très croyante. En effet, ma mère et sa famille avait été touchée par les mouvements évangéliques qui ont débuté dans les années 80 en République Démocratique du Congo (RDC). Mon père, quant à lui, était très attaché de par son éducation au catholicisme. Très rationnel et philosophique, il portait un regard critique sur les églises de réveil. Très vite, mon père immigra vers l’Europe, nous laissant, mon frère aîné et moi, avec ma mère. Or à cette époque, la RDC était dirigée par un dictateur, Mobutu Sese Seko, et la vie était très difficile. Ma mère devait donc travailler et laissait mon frère et moi, dans la maison des grands-parents maternels. J’ai donc passé ma petite enfance auprès de ces derniers, entourée de cousins et de cousines qui vivaient, eux aussi, dans cette maison. Etant la plus jeune des enfants, j’ai été énormément couvée par ma grand-mère.

Mon enfance


champs-de-fleurs-1232138607-1301243Lorsque la situation sociale de mon père s’est arrangée et qu’il s’est installé en France, nous l’avons rejoint. Nous sommes arrivés au mois de novembre. Quel choc de température ! Je n’oublierai jamais mon arrivée à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle ! J’étais vêtue d’une petite robe et de sandalettes, dehors la neige tombait et j’avais l’impression que la température frôlait les -45 degrés !


J’ai tout de suite intégré l’école maternelle et je me suis adaptée à cette nouvelle culture et surtout à la langue. Quand j’ai eu 6-7 ans, ma mère a commencé à fréquenter une assemblée évangélique. Nous nous y rendions chaque dimanche. Nous étions pris en charge à l’école du dimanche et c’est là que l’on nous parlait de Jésus, du paradis, etc. A la maison, il y avait souvent des disputes entre mon père et ma mère concernant notre éducation et à chaque fois que ma mère se préparait à aller dans cette assemblée, c’était pire ! Mon père s’opposait farouchement à ce qu’elle aille dans cette église qu’il qualifiait sans détours de secte. Il était très strict quant à notre éducation, à l’opposé de ma mère qui était une « maman poule ». Dans ce climat difficile, elle essayait tant bien que mal de nous instruire selon la parole, mais les partages en famille étaient très rares. Les tensions s’accentuaient. Puis un jour, après un vif désaccord, mon père a interdit à ma mère de nous y emmener. Elle a donc continué à y aller seule, nous laissant avec mon père. J’avais alors 11 ans.


Mon entrée au collège a été une première ouverture vers le monde. Très influencée, mais également influente, j’ai commencé à avoir des mauvaises fréquentations. Je suis devenue cachotière et j’ai développé une sorte de double vie. Pour l’école et mes parents, j’étais une fille studieuse, sérieuse et calme, mais dans le secret, je faisais les quatre cent coups. J’avais des petits-copains, je fumais et surtout je mentais. Du haut de mes 12-13 ans, j’avais déjà l’habitude de mentir facilement et pour peu de choses. Plus les années avançaient, et plus j’étais davantage cachotière. J’appréciais et entretenais ces « petits mensonges ». Dans le même temps, mes parents ont commencé à nous envoyer passer les étés en vacances à l’étranger, chez de la famille. Nous étions souvent en Belgique, chez une tante. Quelle aubaine pour moi ! C’est ce que je me disais à cette époque, car chez ma tante nous étions sans surveillance. En effet, ma tante et son mari tenaient un commerce dans le centre de Bruxelles. Par conséquent, ils partaient très tôt et rentraient très tard le soir. Mes cousins, plus âgés, nous faisaient visiter les coins ! Eux aussi étaient des fins menteurs ! Je prenais plaisir à les imiter, eux qui étaient à l’époque mes modèles. De plus, un de mes cousins venait de monter son groupe de danse Hip-hop /Break dance. J’aimais danser, faire des représentations. Dès que j’étais en vacances, je prenais un billet direction la Belgique. Là je me sentais libérée de l’éducation stricte que m’imposait mon père, et surtout libre de faire ce dont j’avais envie, c'est-à-dire danser, se donner en spectacle, faire des soirées arrosées, etc. Lorsque je rentrais en France, je redevenais cette gentille fille, sérieuse et calme.

Une rencontre bouleversante


Arrivée en 3ème, j’ai fait la connaissance d’une fille. Elle et moi étions ensemble en cours d’anglais. Elle m’a parlé de sa foi en Jésus-Christ. Cela m’a interpellée, je me disais qu’elle avait beaucoup de courage de vouloir servir Dieu à 15 ans alors que moi j’attendais avec impatience ma majorité pour être libre, me prendre un appartement et vivre ma vie comme je l’entendais. Toute l’année, elle m’invitait à son église mais je déclinais son invitation, lui prétextant que je connaissais déjà les églises pour y avoir grandi dedans. Après les épreuves du brevet, je n’ai pas pu prendre un billet pour aller en Belgique. Cette camarade de classe m’a invitée encore une fois et j’ai accepté tout en étant très déçue de ne pas pouvoir rejoindre mes cousins et mes amis belges. Elle priait dans une église évangélique pentecôtiste. Ce dimanche là, je pensais retrouver l’ambiance des églises que j’ai toujours connue : des églises « d’expression africaine » où il n’y avait que des congolais, avec un culte était rythmé par de la musique et des danses et où les mamans s’y déhanchaient au son du tamtam et de la batterie.


Arrivée là, j’ai trouvé une chorale type gospel qui chantait des chants en anglais et en français comme dans les églises aux Etats-Unis. En plus de cela, tout le monde était gentil et nous accueillait avec des accolades chaleureuses. Dès que le culte a commencé, j’ai ressenti une grande tristesse dans mon cœur et un nœud à l’estomac. J’essayais de toutes mes forces de retenir mes larmes, en vain. J’ai pleuré car je me suis sentie tellement sale et coupable. J’ai réalisé que même si personne ne savait ce que je faisais dans le secret, Dieu lui avait tout vu, j’ai eu tellement honte. Ce jour là, c’est comme si le Seigneur avait pointé son doigt sur moi et me disait : Regarde ta vie !


J’ai demandé pardon au Seigneur pour toutes mes transgressions, je me suis repentie de m’être éloignée de lui. Je l’avais négligé alors que lui m’aimait. Dès lors, j’ai donné ma vie au Seigneur et j’ai commencé à fréquenter cette église. J’ai commencé à mettre de l’ordre dans ma vie : Finis les mensonges, les soirées et surtout les voyages en Belgique. J’ai découvert ce qu’était la marche chrétienne, j’ai commencé à lire la Bible. Mais je ne savais pas prier ni méditer la parole. Au début, j’étais emballée mais très vite, j’ai commencé à ne plus supporter les règles qu’on nous imposait. Il fallait absolument porter des jupes, les nattes africaines étaient mal vues, pire encore : Je ne parlais pas en langues.


Quand je suis entrée au lycée, j’ai évangélisé toutes mes copines et camarades de classe. Elles m’ont écoutée parler de ma foi en ce Jésus, beaucoup ont donné leur cœur au Seigneur et sont venues à l’église. Malheureusement, j’étais mal affermie. Quand un garçon a commencé à s’intéresser à moi, je suis tombé dans le péché et suis retournée dans le monde. Donc je suis repartie à mon grand regret dans cette double vie. J’étais en soirée le samedi soir et le dimanche matin j’allais à l’église et je me repentais. Cela a duré un an. Je bénis le Seigneur car il a été lent à la colère, compatissant et riche en bonté. Lassée de cette vie, je priais le Seigneur de m’aider à sortir de cette situation pesante dont j’avais énormément de mal à m’en défaire. Tel un aimant, j’étais sans cesse attirée par le monde. J’étais triste au fond de moi et j’avais honte de prier. Je pensais que Dieu ne m’aimait plus car je l’avais déçu. Cette pensée m’a longtemps retenue captive. Je me disais : Si Dieu ne m’aime plus, à quoi bon aller prier ? De plus, les cultes m’ennuyaient. Je n’avais plus le gout à y aller. A cette période, ma prière était : Seigneur, je veux te suivre mais j’ai du mal, je suis sans cesse attirée par le monde, mais aide-moi car je ne veux pas aller en enfer, je veux un jour te voir ! Gloire soit rendue à Dieu car il n’abandonne personne !

La vérité affranchit réellement


En 2005, j’avais alors 17 ans, j’ai été invitée par la même sœur à un séminaire à Saint-Denis. Elle me vantait les mérites d’un prophète qui avait la capacité de décrire toute ta vie. A ce moment là j’avais beaucoup de questions. Nous nous y sommes rendues en espérant que ce prophète aurait une parole pour nos vies. Il y avait beaucoup de monde et je me disais : Comment le prophète me verrait avec tout ce monde ? Déçue, je me suis assise en priant et en attendant une prophétie. Ah que j’étais émerveillée par toutes les prophéties et les délivrances que le Seigneur opérait au travers de ce Shora Kuetu ! Je me demandais quand viendrait mon tour ! Et mon tour vint. Il passa dans les rangs et s’arrêta. A peine avait-il commencé à prophétiser sur ma vie, que je fondis en larmes. J’étais contente que le Seigneur ait eu pitié de moi. J’étais rassurée car il me voyait. Je n’ai aucun souvenir de ce qu’il a dit ce jour là, j’étais davantage contente que le Seigneur m’ait adressée la parole. Je me disais que malgré la foule, Dieu m’avait vue.


La prédication était différente de l’église pentecôtiste. Elle était pour moi très dure mais je sentais dans mon cœur que c’était la vérité. Par la suite, nous avons rejoint l’une des églises locales implantées par ce ministère près de chez nous. Quel message ! Le péché était dénoncé avec force et la parole était tellement bien expliquée que je comprenais la Bible quand je la lisais. J’ai donc commencé à fréquenter cette église en 2006. Dieu a permis que mon copain me quitte de lui même définitivement. Cette fois-ci, j’avais donné entièrement mon cœur et ma vie à Jésus. Malgré les multiples tentatives de l’ennemi de me faire chuter, je ne suis plus jamais retournée dans le monde. J’étais libérée, la vérité m’avait affranchie de l’amour du monde. J’ai découvert une nouvelle vie. Je passais mon temps à écouter les enseignements vidéo, à l’intercession, aux affermissements, et aux différents séminaires. J’étais impressionnée par la façon dont Dieu agissait. Désormais, l’amour du Seigneur était plus important que l’amour du monde.


Je réalise encore à l’écriture de ce témoignage que Dieu est fidèle. Je ne peux que bénir le Seigneur pour sa fidélité en dépit de nos infidélités et nos manquements ! Si le Seigneur n’avait pas touché mon cœur avant mes 18ans, je ne sais pas où je serais, mais ce qui est sûr, c’est que j’aurais été très loin. Son amour, contrairement à ceux des hommes, ne change pas en fonction de nos actes. Que toute la gloire soit rendue au Seigneur qui m’a gardée et a su toucher mon cœur au moment opportun !

aucun commentaire
aucun commentaire

Laisse un commentaire

Votre e-mail ne sera pas visible.

  Avertissez-moi des commentaires suivants

Dernières publications