Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun mette au service des autres le don qu’il a reçu » (1 Pierre 4 :10). Que signifie le terme dispenser? Le dictionnaire le définit en ces mots : distribuer, donner ou encore être exempté d’une obligation mais ce n’est pas le sens qui nous intéresse ici. Nous nous intéresserons plutôt au terme distribuer, donner. Un dispensateur c’est quelqu’un qui donne et distribue. Or le plus grand dispensateur que nous ayons à connaître c’est notre Dieu qui « a tant aimé le monde qu’Il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais ait la vie éternelle » (Jean 3 :16) Il nous a donné son fils en sacrifice pour la rédemption de nos péchés, Jésus a payé à la croix le prix de nos fautes. Quel amour plus grand que celui de Dieu ? « c’est Lui qui nous a aimés le premier » nous dit la Parole dans 1 Jean 4 :19 ; et parce qu’Il nous a aimés le premier, nous l’aimons aujourd’hui.
Jésus est notre modèle car « tout disciple accompli sera comme son maître » (Luc 6 :40). Que nous demande Jésus notre maître ? « d’aimer le Seigneur notre Dieu de tout notre cœur, et de toute notre âme, et de toute notre pensée et tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22 :37-39). Aimer, agapao en grec, signifie accueillir, recevoir, aimer chèrement. Dieu nous aime chèrement et ce qu’Il désire c’est que nous le connaissions, que nous l’aimions et que nous nous aimions les uns les autres comme il nous aime.
Par ailleurs, Paul nous dit dans 1 Corinthiens 13 à la fin du verset 12 que « sans l’amour on est rien ». Ainsi, le premier objectif pour être un bon dispensateur selon Dieu c’est donc de transmettre l’amour de Jésus ; pas l’amour phileo mais l’amour agapao, celui qui est patient, plein de bonté, point envieux, ne se vantant point, ne s’enflant point d’orgueil, ne faisant rien de malhonnête, ne cherchant point son intérêt, ne s’irritant point, ne soupçonnant point le mal, ne se réjouissant point de l’injustice mais qui se réjouit au contraire de la vérité, qui excuse tout, qui supporte tout, qui ne périt jamais (1 Corinthiens 13 :4-8). Cet amour ne peut nous venir que de Dieu seul car à la base le cœur de l’homme est tortueux et méchant (Jérémie17 :9) ou encore un abîme (Psaumes 64 :7). Il est donc impossible à l’homme d’aimer comme Dieu le veut, il a besoin d’être complètement déformaté du monde. N’avez-vous jamais remarqué qu’on apprend à un enfant à faire le bien et non le mal ? En effet, lorsqu’un enfant joue et qu’un autre vient lui prendre son jouet, dans la majeure partie des cas, il va se défendre en tapant ou mordant son camarade car l’être humain est l’héritier d’Adam, son corps est tout entier sous la domination du péché. Or que nous dit la Parole ? « car le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 6 :23) Ici l’expression don gratuit, charisma en grec, signifie faveur imméritée, don de la grâce divine mais aussi les dons que Dieu dispense en chacun de nous pour le servir.
Jésus nous a commandé ceci : « guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » (Matthieu 10 :8). Puisque nous avons reçu la vie et la connaissance de la vérité gratuitement, nous aussi nous devons diffuser gratuitement ces grâces que nous avons reçues de Dieu.
« Jésus rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule. » Matthieu 14 :19. Les pains représentent ici la parole de Dieu que nous mangeons pour faire grandir notre homme intérieur mais aussi Jésus lui-même qui est le pain de vie (Jean 6 :33-35). Notons que le Seigneur n’a pas distribué lui-même les pains qu’il avait multipliés mais qu’il a chargé ses disciples de le faire. C’est donc à nous, ses enfants, de de donner ce pain de vie qu’Il est aux nations. « Allez faites de toutes les nations des disciples les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » Matthieu 28 :19.
« A celui qui a soif, je donnerai de la source de l’eau de la vie gratuitement » Apocalypse 21 :6. Quelle grâce ! Le Seigneur nous donne l’eau de la vie, sa Parole, et cela gratuitement ! De même, nous sommes appelés à abreuver les nations de ce fleuve d’eau vive qui coule de nos seins.
« Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, » Jean 7 : 38.
Voyons maintenant la définition du terme dispensateur en grec : oikonomos, qui signifie à la fois intendant, gestionnaire, économe, trésorier, administrateur ou encore surveillant. « Du reste, ce qu’on demande des dispensateurs (oikonomos), c’est que chacun soit trouvé fidèle » 1 Corinthiens 4 :2.
Dans ce verset, Paul demande à ce que nous soyons de bons dispensateurs c’est-à-dire des enfants de Dieu fidèles car la fidélité est un fruit de l’Esprit : « mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance » (Galates 5:22 ).
La fidélité, pistos en grec, signifie sûr, loyal, fidèle c’est-à-dire quelqu’un sur qui on peut compter, à qui l’on peut faire confiance, qui tient ses engagements. Le terme fidèle signifie aussi celui qui garde sa foi engagée. Cela nous rappelle la parabole des talents en Matthieu 25 : 14-30 où le serviteur fidèle se voit récompensé par le Maître « Celui qui avait reçu les cinq talents s’approcha, en apportant cinq autres talents, et il dit : Seigneur, tu m’as remis cinq talents ; voici, j’en ai gagné cinq autres. Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître »(Matthieu 25 :20-21).
Nous voyons donc que Dieu nous considère comme des dispensateurs, c’est-à-dire des gestionnaires à qui il a confié différentes grâces que nous devons mettre au service des autres afin que nous puissions participer à l’édification du corps de Christ dans lequel nous nous trouvons. « Ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres. Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée, que celui qui a le don de prophétie l’exerce selon l’analogie de la foi; que celui qui est appelé au ministère s’attache à son ministère; que celui qui enseigne s’attache à son enseignement, et celui qui exhorte à l’exhortation. Que celui qui donne le fasse avec libéralité; que celui qui préside le fasse avec zèle; que celui qui pratique la miséricorde le fasse avec joie. Que la charité soit sans hypocrisie. » Romains 12 : 5-9.
Il est donc très important de comprendre que la grâce que Dieu nous a faite ne nous appartient pas, elle est destinée à faire grandir les enfants de Dieu qui sont autour de nous et il en est de même des autres : nous avons besoin de leur(s) grâce(s) afin que nous puissions croître également, d’où l’importance de vivre la communion fraternelle pour nous perfectionner les uns les autres.