Comment faire connaître Christ quand on ne l'a pas bien compris soi-même, quand on n'a pas bien digéré son enseignement, quand on le travestit? Comment faire connaître Christ si nous sommes des machines vivantes, des automates emprisonnés dans un programme, fascinés, hypnotisés et endormis? Comment faire connaître Christ si nous n'avons pas d'individualité véritable, si nous n'avons pas de centre permanent de conscience? Comment faire connaître Christ si nous n'avons pas nous-mêmes de base solide? Comment faire connaître Christ quand on a été et qu'on est, qu'on le veuille ou non,victime de manipulation? Comment faire connaître Christ quand on a subi un véritable lavage de cerveau? Comment faire connaître Christ quand on est soi-même conditionné, quand on a des réflexes de subordination? Comme en toutes choses le maître doit en savoir plus que l'écolier. Si celui qui veut annoncer ou enseigner la bonne nouvelle est, par son caractère, par ses vertus, par son intelligence au dessous du rôle qu'il se donne, ou du personnage sous le nom duquel il s'abrite, ce n'est qu'un histrion de bas étage. Il faut que les Chrétiens de la nouvelle génération comprennent que répéter comme un disque à la radio tous les enregistrements gravés dans la mémoire ne signifie pas qu'on a compris. Savoir par coeur, écrivait Montaigne, n'est pas savoir. Apprendre par coeur les versets bibliques et faire du psittacisme (répétition mécanique de notions qui n'ont pas été assimilées), répéter comme des perroquets ou des pies bavardes tout ce que nous avons stocké dans la mémoire, tout ce que le pasteur ou le prétendu envoyé de Dieu nous ressasse ou nous serine ne signifie pas pour autant qu'on a une connaissance véritable, une conscience objective véritable de l'enseignement biblique. Dans ces conditions rien ne sert d'aller enseigner, et si on le fait, on doit prendre la précaution de préciser qu'on a soi-même des insuffisances, des limites, des interrogations et qu'on n'a pas réponse à tout. Soyons humble comme Socrate qui affirmait: "Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien". Merci à la rédaction qui a bien voulu publier mes réactions.
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